Historien maritime de formation, j’ai parcouru lors de mes années d’études à Nantes, les récits des grands voyages de découverte menés par les explorateurs européens à travers les océans du globe.
Dans le sillage de ces célèbres navigateurs, défricheurs d’océans, de puissantes compagnies maritimes voient le jour – la célèbre VOC aux Pays-Bas, l’East India Company au Royaume-Uni ou la Compagnie Française des Indes Orientales en France –. Elles établissent de nouvelles routes commerciales à destination de l’Asie facilitant notamment l’importation d’épices autrefois rares et précieuses et à l’origine de la fortune des marchands vénitiens.
Le « genever », eau-de-vie de genièvre traditionnellement produite par les distillateurs hollandais s’agrémente de ces nouvelles saveurs venues d’Orient et s’exporte à son tour en Angleterre et, à fond de cale, dans le monde entier.
Le gin moderne prend peu à peu forme. Il faudra cependant encore attendre le XIXème siècle et le perfectionnement des techniques de distillation venu d’Outre-Manche pour qu’il acquiert définitivement la finesse et la complexité qu’on lui connait aujourd’hui.